L`Arbitre du Cœur

Par Thomas Cook

LAISSEZ LA PAIX DE DIEU RÈGNE DANS VOS CŒURS.

Avoir une bonne conscience envers Dieu est essentiel pour la vie de foi. La vraie spiritualité ne peut exister à moins qu`elle soit accompagnée de l`objectif de faire le bien à tout prix. La conscience exige que nous avons de bonnes intentions, et que nous fassions de notre mieux. Elle exige non seulement que nous suivions toute la lumière que nous avons, mais aussi tout ce que nous pouvons obtenir, et que nous fassions ceci avec joie. La conscience réclame la régence dans tout ce qu`un homme doit viser à faire ou à être.

Mais la conscience ne garantit que de bonnes intentions. En dehors de la connaissance et du bon sens, même ceux qui sont les plus consciencieux peuvent faire beaucoup de mal, croyant qu`elles font la volonté de Dieu. Chez certains la conscience fait naître des contradictions particulières. Les hommes sont souvent extrêmement précis dans certaines choses, et très négligents dans d`autres. « L`extrême précision au sujet des détails glisse souvent dans le laxisme au sujet des lois éternelles relatives au bien et au mal » . – Frederick Robertson

Y a-t-il une tyrannie plus mauvaise que celle d`une conscience non éclairée ? De toute notre ignorance et faiblesse, rien n`est plus désastreux au caractère chrétien que de tomber dans l`esclavage de doutes graves et de prohibitions tyranniques d`une conscience qui n`est pas sainement instruite et gouvernée par le bon sens.

C`est en raison de telles possibilités de perversion et de contorsion que la conscience n`est pas toujours un guide sûr et infaillible. Le sens moral chez l`homme n`est pas conçu pour se tenir seul dans la conduite de la vie et du renforcement du caractère. Dieu a donné au Chrétien un autre arbitre pour distinguer entre le bien et le mal, qui est parfaitement compétent et fiable : Que la paix de Dieu (Christ), dit l`apôtre Paul, règne dans vos cœurs (Col. 3 : 15). Une grande partie de la force de l`expression est perdue en utilisant le mot règne (régner) pour le mot grec βραβεύω, qui peut être également traduit par le mot arbitrer. . . . « Il est évident » , dit un commentateur éminent de la Bible, « que Saint Paul, en utilisant le mot grec βραβεύω (arbitrer), a prévu quelque chose de particulier, vu que le mot n`est trouvé nulle part ailleurs dans les Écritures Saintes » .

Cet arbitre n`est pas la paix avec Dieu, mais la paix de Dieu : l`immense océan de la paix du Christ qu`il a laissée comme patrimoine à son peuple. Je vous laisse la paix ; je vous donne ma paix  (Jn. 14 : 27). C`est ce repose profond de l`esprit que nous recevons lorsque le Dieu de paix devient le Seigneur de notre cœur et de notre vie. Quand cette paix devient la considération suprême, tout ce qui dérange ce repos profond de l`âme sera instinctivement évité, et nous nous garderons de tout acte qui tisserait le moindre voile entre nous et le visage de notre adorable Sauveur. Un homme qui explore un vieux puits fait descendre une bougie devant lui, sachant que là où la bougie peut vivre, il peut y vivre lui aussi. Si la lumière s`éteint, il sait qu`il n`est pas sûr d`aller plus loin. La paix de Dieu est « la flamme d`essai » du Chrétien. La moindre chose qui la dérange devrait immédiatement être rejetée, sinon l`orage qui détruira la beauté et le bonheur dont jouit l`âme a commencé.

La question des amusements du monde a été soumise au tribunal de la conscience depuis des siècles, mais aucune décision finale n`a été prise. Devant cet arbitre (la paix de Dieu) . . . l`affaire est rapidement réglée. Ce que nous ne pouvons pas faire tranquillement, nous ne pouvons pas le faire sans risque. Tout ce qui trouble notre paix, ou s`ingère dans notre repos interne, est préjudiciable à la vie spirituelle. La conscience peut ne pas discerner un mal, mais la paix de Dieu est un instrument plus sensible et opérant dans une plus haute sphère, traitant des questions qui s`avèrent trop subtiles à aborder par la conscience.

La paix de Dieu n`approuvera que ce à quoi Christ peut être présenté et  accordé le siège d`honneur. Dans toutes les situations de doute, quand les impulsions et les raisons de contestation nous distraient, et semblent nous entraîner dans le sens opposé, notre assurance est de laisser la paix de Dieu décider de ce qui doit prévaloir. Sous la direction vigilante de Dieu, l`âme s`installe dans une obéissance résolue et calme à la loi du Christ. Les cœurs  et les vies des hommes sont troublés, non par des circonstances difficiles, mais par eux-mêmes. Nous sommes agités parce que nos volontés ne sont pas en harmonie avec la volonté de Dieu.

Un esprit calme et céleste n`est possible qu`à ceux qui laissent la paix de Dieu avoir son cours dans leurs cœurs. Ce calme de l`esprit est si sensible qu`il se rétrécit immédiatement en présence d`un mal. Notre paix s`en va dès que nous permettons ce qu`elle interdit. Heureux ceux qui ont la paix de Dieu comme arbitre de leurs cœurs ! Nous partageons alors avec Christ la paix qu`il donne, qui s`étend comme un grand calme sur la mer ; qui vient de son propre cœur profond.

Le repos paisible intérieur, qui calme les orages de la crainte et du péché.

L`œuvre de la justice sera la paix, et le fruit de la justice le repos et la sûreté pour toujours. – Ésaïe 32 : 17

Car le royaume de Dieu ne consiste point dans le manger, ni dans le boire, mais dans la justice, dans la paix, et dans la joie par le Saint-Esprit. – Romains 14 : 17

Adapté de New Testament Holiness par Thomas Cook ; condensé et révisé.

« L`Arbitre du Cœur » peut être reproduit et distribué.

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